18 avril, White Sands National Monument NM

Notre objectif de la journée est de se rendre à White Sands National Monument dans le but de glisser sur les dunes de sable et passer la nuit dans le désert de sable.  Pour l’occasion, nous avons apporté avec nous deux crazy-carpets, notre tente, nos matelas de sol et nos sacs de couchage en duvet les plus chauds. Ceux-ci seront bien utiles pour nous garder au chaud car on annonce 0° Celsius au cours de la nuit.  En canadiens et campeurs aguerris, c’est un défi que nous nous sentons prêts à relever. Toute une façon de célébrer l’anniversaire de Serge en ce 18 avril. 

Après 4 heures de route et 280 kilomètres,  nous voilà arrivés  à White Sands situé dans le désert de Chihuahuan au Sud du Nouveau-Mexique.  Pourquoi tant de temps, c’est que nous avons été arrêtés pendant 40 minutes à l’entrée d’un tunnel dans les montagnes Sacramento où s’effectuaient des travaux de réparation.  Avec Oscar cela ne cause aucun problème, nous avons de la nourriture et une toilette à notre disposition.  Je peux même écrire à l’ordinateur sans soubresauts.   A partir de Cloudcroft, c’est une descente rapide des montagnes en serpentant jusqu’à notre destination.   D’un paysage forestier, nous passons à un paysage désertique commun au Nouveau-Mexique.

                                                                                                                                       

Nous nous rendons tout de suite au Centre des visiteurs pour obtenir un site de camping sauvage (backcountry camping) pour la nuit.  Il n’y a que 10 sites mis à la disposition des « backpackers », mais avec la nuit qu’on nous annonce,  seulement 2 sites sont déjà réservés.  Nous choisissons  le numéro 2 qui est situé à 1,5 kilomètres du début du sentier. Les sites sont situés entre les dunes de sable et sont assez éloignés les uns des autres.  Nous recevons des consignes sur les règles à suivre, dont  installer notre campement avant 18h30 car à 19h30 le soleil sera couché et ce sera la noirceur totale.

Mais avant cela, nous empruntons le chemin qui sillonne à travers les dunes et qui est recouvert de gypse sablonneux que transporte le vent. Les dunes sont invitantes pour aller faire une petite glissade avec les « crazy-carpets » que nous avons apportés.  Nous grimpons au haut des dunes comme font les jeunes autour de nous, nous nous assoyons sur nos carpets, mais…. ça ne glisse pas.  Pourquoi?  Aurions-nous dû les cirer avant?  Nos voisins utilisent des soucoupes et ont plus de succès.  Donc, fini pour la glissade. 

Après une promenade dans un sentier où des panneaux nous informent sur la faune et la flore que l’on rencontre à White Sands, nous nous rendons à l’aire de pique-nique où chaque table est abritée sous un pare-soleil/pare-vent, ce qui donne un joli coup d’œil à l’ensemble.  Je prépare des tortillas avec poulet, fromage et  salade au chou que nous mangeons rapidement car il faut maintenant préparer nos sacs à dos.  Il ne faut rien oublier, car la voiture sera à 30 minutes de marche de notre site.  Comme vêtements, nous apportons un bas de pyjama, une paire de bas pour la nuit. Sur nous, nous avons 2 chandails à manches longues, des gants et un coupe-vent attaché à la taille.  Comme nourriture,  pour souper : 2 pitas au humus et thon, 2 œufs durs, 2 jus de légumes, 2 yogourts;  pour déjeuner :   2 pitas au beurre d’arachide, 2 yogourts, 2 jus de fruits.  A cela s’ajoute de l’eau, du chocolat (bien sûr),  nos lampes de tête, une couverture supplémentaire,  un tapis de sol, du papier de toilette et un sac pour rapporter nos déchets.

Au bout de la route, nous arrivons au stationnement des backpackers où nous abandonnons Oscar, puis, sac au dos, nous débutons notre marche à travers les dunes.   Nos seuls points de  repère sont les poteaux plantés sur des dunes indiquant la direction à suivre.  Mais il faut grimper des dunes et cela demande de l’effort car le sable glisse sous nos pieds; peut-être aurions-nous dû apporter nos bâtons de marche?  Avec les mains et les pieds, j’y arrive.  En chemin nous saluons  au loin un groupe de trois jeunes, aussi aventureux que nous, qui campe au site #1.  De dune en dune et de poteau en poteau, nous arrivons finalement à notre site situé entre 2 dunes.  C’est là que nous montons notre petite tente, une « pas d’étoile » comme a dit notre amie Suzanne, il y a quelques années lors d’un camping au Parc Algonquin, entourée de fleurs et d’arbustes qui ont su s’adapter à ce climat. 

Enfin installés, nous partons explorer les alentours.  Nous avons l’impression d’être sur une autre planète dans ce désert de sable blanc où quelques arbustes fleuris réussissent à survivre grâce à leurs capacités d’adaptation.  Mais il y a aussi quelques insectes et lézards blancs qui  s’y trouvent.  Nous apercevons des traces minuscules et plus loin, la bibitte en question : la coccinelle noire aux longues jambes qui est la femme de ménage du coin; elle mange les détritus laissés par les autres animaux.  Mais gare à ceux qui la dérange car elle peut nous arroser d’un liquide nauséabond. 

Nous revenons à notre site pour souper, ce qui est vite fait, vu la frugalité de notre repas.  Cela a quand même attiré une coccinelle noire que nous regardons avec méfiance.  Notre souper ne lui a pas plus car elle repart dans une autre direction,  pour notre plus grand soulagement. 

Le soleil n’atteint plus notre coin de camping et la fraîcheur s’installe.  Nous grimpons quelques dunes  afin d’apercevoir le coucher du soleil.  Nous y retrouvons nos trois voisins campeurs et ensemble nous attendons que le soleil se couche à l’horizon.  

Au retour à notre tente, la température a beaucoup chuté; il est 19h45, ce qui fait que nous nous retirons dans notre gite « pas d’étoile » pour la nuit.  Là aussi il ne fait pas chaud et à 20h30, nous embarquons au chaud dans nos sacs de couchage, prêts pour une longue nuit sans bruit de voisins ni de voitures.

Mais il a bien fallu se lever une fois durant la nuit pour faire pipi et, C’ÉTAIT FROID, nous avons atteint le zéro Celsius. 

A 7h00, le soleil inonde la tente et nous osons sortir de nos sacs de couchage.   Rapidement, la tente, les matelas et les sacs de couchage reprennent le chemin des sacs à dos et nos pantalons longs embarquent par-dessus notre pyjama.  Serge n’a même pas voulu déjeuner, mais moi j’ai fait honneur à notre lunch. 

Le désert de dunes de sable semble encore plus beau à la lumière du matin.  Nous revenons à la voiture en s’extasiant devant tant de beauté inusitée.  Et puis, nous sommes fiers d’avoir persisté à vivre cette aventure.